Le chant du poulet sous vide / Rico, Lucie (2020) / Par Emma
ROMAN :
La mère est morte. Sa fille, Paule, revient à la ferme et à son élevage de poulets. Citadine, elle se retrouve à devoir s’occuper d’eux, les tuer et les vendre au marché. Quitte à devoir négliger son mari architecte. Mais en mettant à mort les poulets, Paule renouvelle sans cesse le deuil de sa mère. D’autant qu’elle s’attache à eux et ne parvient à les sacrifier qu’en leur rendant hommage, en écrivant leur biographie, en leur créant des stèles. Le roman est ainsi ponctué de biographies de poulet qui deviennent de plus en plus funestes. Paule trouve pour chaque petite bête un caractère. Ces biographies précèdent de peu la mise à mort. Ecrire devient à Paule aussi nécessaire que tuer.
Le Chant du poulet sous vide, un titre décalé à l’image d’un récit déjanté. Dans ce conte moderne, Paule, végétarienne, accomplit son dernier devoir filial à la mort de « la mère » : tuer Théodore, le poulet borgne de l’élevage. Elle ne s’arrête pas à ce premier poulet et poursuit l’abattage. Pour chaque bête tuée, Paule écrit une biographie en hommage et vend ainsi ses volailles sur le marché du village. La surprise et l’incompréhension des habitants la conduisent en ville, dans les supermarchés, là où peut-être les gens sauront apprécier les biographies de poulets.
Ce texte interroge notre état de dissonance cognitive face à la condition animale. Comment aimer les animaux et les consommer à la fois ?
Lucie Rico nous surprend avec un texte à la fois drôle et sérieux, ponctué par les biographies poétiques de ces poulets. Une lecture étonnante dont on se souvient longtemps. Ce premier roman ne vous laissera pas indifférent, c’est certain !
Ce texte interroge notre état de dissonance cognitive face à la condition animale. Comment aimer les animaux et les consommer à la fois ?
Lucie Rico nous surprend avec un texte à la fois drôle et sérieux, ponctué par les biographies poétiques de ces poulets. Une lecture étonnante dont on se souvient longtemps. Ce premier roman ne vous laissera pas indifférent, c’est certain !
La mère est morte. Sa fille, Paule, revient à la ferme et à son élevage de poulets. Citadine, elle se retrouve à devoir s’occuper d’eux, les tuer et les vendre au marché. Quitte à devoir négliger son mari architecte. Mais en mettant à mort les poulets, Paule renouvelle sans cesse le deuil de sa mère. D’autant qu’elle s’attache à eux et ne parvient à les sacrifier qu’en leur rendant hommage, en écrivant leur biographie, en leur créant des stèles. Le roman est ainsi ponctué de biographies de poulet qui deviennent de plus en plus funestes. Paule trouve pour chaque petite bête un caractère. Ces biographies précèdent de peu la mise à mort. Ecrire devient à Paule aussi nécessaire que tuer.
Mais Paule entend améliorer l’existence des poulets. Elle retourne en ville avec un projet d’exploitation révolutionnaire. Le passage à l’échelle industrielle n’est pas sans risque, Paule commence à douter d’elle-même. Prise à son propre piège d’humaniser la viande à consommer, d’écrire des fictions sur les poulets. Le conte que Paule s’est inventé vire à l’absurde. Les personnages principaux du livre deviennent les poulets. Et l’humanité déraille doucement, victime de ses compromis entre son désir fou de consommation et de ses stratégies de dénégation d’une réalité sanglante.